jeudi 21 mars 2013

Mon rêve : autrice pour enfants !!!

Un petit billet revendicateur sorti tout droit des tripes de la professeuse de Lettres que je suis et reste, en ce moment où je commence à travailler avec des illustratRICES et des dessinatRICES, en espérant que nos projets plairont à des éditeurs, ou des éditRICES !!!

Pourquoi alors dans mon coin, isolée, comme mise à l'écart, deviendrais-je auteure, avec un petit " e ", timide et discret, muet, on le comprend, de stupeur de se trouver ainsi projeté à la fin de notre masculine forme " auteur " ?!!

Je l'ai donc décidé et le clame haut et fort, du haut de ma fusée en route vers la lune : si je peux, quand je serais grande, je serais autrice pour enfant !!! Na !!!

Et d'abord, pour information, ce mot est bien plus légitime et logique au us et regards de notre belle et chère langue française que j'aime tant. En voici la preuve, sorti tout chaud tout droit de Wikipedia :

Aux xvie et xviie siècle, on utilisait plutôt « autrice » (également épelé « auctrice » ou « authrice ») : « Tout ce que vous dites sur les femmes « autrices » est admirable. » écrit en 1639 Chapelain, le premier occupant du fauteuil 7 de l'Académie française. On trouve également le mot « escrivaine » sous sa plume, dans une lettre adressée le 9 octobre 1639 à Guez de Balzac.
Jean Chapelain, qui utilisa des formes au féminin du mot écrivain dès 1639
Au xviiie siècleRestif de la Bretonne tentera « auteuse », mais l'« authoresse » du xixe siècle, sous influence anglaise, sera repoussé sans ménagement : « Un journal discourait naguère sur « authoresse » et, le proscrivant avec raison, le voulait exprimer par « auteur ». Pourquoi cette réserve, cette peur d’user des forces linguistiques ? Nous avons fait « actrice », « cantatrice », « bienfaitrice », et nous reculons devant « autrice », et nous allons chercher le même mot latin grossièrement anglicisé et orné, comme d’un anneau dans le nez, d’un grotesque th. » Remy de GourmontEsthétique de la langue française1899.