Le personnage : un jeune enfant.
Le décor : l'intérieur d'une maison.
La scène : l'ouverture d'un cadeau.
Le papier est déballé, le cadeau exhibé, le public adulte charmé et l'enfant captivé... par le papier ou le paquet !!!
Allez, avouez que cette scène ne vous est pas étrangère !!! Maman de 3 gentils monstres, je l'ai vécue des dizaines de fois et c'est ce qui m'a inspiré ce petit texte que je vous livre, toute intimidée derrière mon clavier :
Le
dimanche, pour Les Grands, c'était le jour des retrouvailles :
Tout
autour de la table, chargée de victuailles, se retrouvait l'ensemble
du cercle familial,
Des
grands parents grincheux conviées rituellement,
Aux
membres plus lointains invités moins souvent.
Le
dimanche, pour l'Enfant, c'était le jour de l'Ennui :
Soigneusement
peigné, habillé sans faux pli,
il
voyait défiler tous les plateaux garnis,
Sans
que de rien goûter ne lui en vint l'envie.
De sa
génération, il était le premier,
Ce qui
faisait de Lui le seul petit de fait.
Pas un
seul camarade ne venait donc troubler
Le si
profond ennui de cette longue journée.
Les
jours défilaient, les dimanches revenaient ;
Mais
cette monotonie fut un beau
jour brisée
Quand
il vit arriver avec un gros paquet,
Une
tante éloignée ce jour-là invitée.
Sur
l'imposant présent qui lui était dédié,
L'enfant
vit s'activer l'adulte société :
Des
mains expertes cisaillent le beau ruban doré,
Puis
ôtent l’emballage aux couleurs bigarrées.
Tous
découvrent alors une boîte colossale
Qui
fièrement se dresse au milieu de la salle.
Une
main plonge enfin dans ce carton royal
Et en
fait émerger un ours monumental.
Sur
cette noble peluche d'une taille démesurée
Les
yeux admiratifs des adultes sont posés.
De son
côté, l'enfant, le carton regardait :
comme
il était gros, comme il était énorme, et avec comme il allait
s'amuser...
Son
imagination l'emportant au galop,
Le
petit se voit déjà capitaine de paquebot.
Le
carton devenu majestueux vaisseau,
Il
dirige une flotte voguant au gré des flots.
Puis
laissant là son rôle de navigateur,
Il
transforme le bateau en caverne sur l'heure,
Et
s'imagine alors vaillant explorateur
Affrontant
la noirceur de cette antre sans peur.
Soudain
le décor change : le voilà chevalier.
Il
arbore fièrement une armure argentée,
Et
courageusement, armé de son épée,
Le
plus grand des châteaux s’apprête à attaquer...
Quand
tout à coup surgit une main de géant
Qui
réduit à néant le somptueux monument :
Tours
et donjon fondent en un instant
Et
redeviennent sitôt carton tout simplement.
« Décidément
les grands ne comprennent rien à rien,
Et
bien malin celui qui n'en devient pas un »,
Se
dit notre héros aux espoirs rendus vains.
Gorge
serrée, mais soucieux de faire bon effet,
A
sa donatrice, il accorde un baiser.
Souhaitant
au fond de lui, bien qu'un peu dépité,
Qu'avec cet ours aussi, il puisse s'amuser !!!
Alors, ça vous plaît ? Il faudrait certainement le peaufiner encore mais je l'imagine bien avec de belles images alors si une main habile est séduite...